« Les GPs lèvent le pied dans la santé libérale »
19 juin 2025
Après plusieurs années de consolidation, le marché de la radiologie semble à l’arrêt. L’instabilité réglementaire est pointée du doigt par les fonds d’investissement. Ils s’appellent Imdev, Résonance Imagerie, Imapôle, Simago ou Imagerie Cardinet… Qu’ils soient implantés en centre-ville ou en périphérie, ces centres d’imagerie médicale ont tous un point commun : être soutenu depuis quelques années par des fonds d’investissement. Le secteur n’est pas le premier à avoir aiguisé l’appétit des gérants. Avant lui, d’autres ont été convoités (cliniques privées, centres dentaires, maisons de retraite, cliniques vétérinaires.).
Bien que le marché de la radiologie reste pour l’instant moins consolidé que celui des laboratoires –20 % à 30 % du secteur seraient financiarisés –, il suit depuis cinq ans le même chemin. « Ces dernières années, les valorisations pour des plateformes ont pu monter jusqu’à 14 fois l’Ebitda, des niveaux de multiples qui se justifiaient par la profondeur de la consolidation à mener dans le secteur de l’imagerie. Cela a entraîné une forte concurrence sur les acquisitions avec parfois jusqu’à huit concurrents par cible », observe David Amar, managing director chez Degroof Petercam.
Or, que la consolidation soit déjà bien avancée ou à ses débuts, elle se réalise dans un cadre juridique particulier, puisque régie par une loi du 31 décembre 1990, modifiée depuis par une ordonnance du 8 février 2023.
Des professions très réglementées
Dans les faits, dès lors que les praticiens sont regroupés sous la forme d’une société d’exercice libéral (SEL), la plus courante en pratique, ceux-ci peuvent ouvrir leur capital à des tiers non professionnels dans la limite de 25 %. Sachant qu’au moins 51 % des titres et des droits de vote doivent rester aux mains de médecins en exercice dans la structure en question. « Le cadre réglementaire en vigueur tente de trouver un équilibre subtil entre la nécessité d’attirer des investisseurs financiers pour mener à bien le développement des centres de santé et le besoin de préserver la primauté de l’intérêt des patients », indique Vincent Siguier, avocat associé du cabinet Herald.